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Comment s’organise le divorce d’un couple binational, en l’occurrence franco-hongrois ? quel juge saisir et dans quel pays ? Quelle législation appliquer ? Et surtout, lorsque le jugement de divorce est rendu en France ou en Hongrie, comment s’assurer de sa parfaite éxécution dans l’autre pays ?

 

Article :

 

Le divorce international entre la France et la Hongrie présente des défis complexes à cause des différences législatives et culturelles.

Avec l’augmentation des mariages binationaux, ces questions deviennent particulièrement pertinentes.

Les divergences juridiques et les disparités culturelles rendent la gestion de ces divorces délicate, nécessitant une compréhension approfondie des lois des deux pays.

Cela souligne l’importance d’une coopération juridique et culturelle pour résoudre les litiges de manière équitable et efficace.

Ainsi, les mariages binationaux en croissance accentuent le besoin d’une harmonisation des pratiques légales pour faciliter les procédures de divorce international.

Le cadre juridique du divorce international, quelle législation appliquer ?

En France, le divorce est régi par le Code civil.

Les juridictions françaises peuvent être compétentes si l’un des époux est français ou réside en France, conformément au Règlement Bruxelles II bis.

De nombreux exemples illustratifs sont disponibles où la Cour a confirmé la compétence des juridictions françaises pour juger le divorce d’un couple binational.

https://www.laurent-latapie-avocat.fr/divorcer-en-france-avec-ses-enfants-quel-que-soit-sa-nationalite/

Cela souligne l’application des règles de compétence en matière de divorce international et l’importance de la résidence ou de la nationalité française de l’un des époux.

Cela démontre la capacité des tribunaux français à gérer des affaires de divorce impliquant des couples binationaux, renforçant la portée de la législation française en la matière.

Il convient d’ailleurs de citer la jurisprudence en la matière : Cass 2ème civ, 8 juillet 2015, N°14-15.618 :

La cour a confirmé l’incompétence territoriale du juge aux affaires familiales de Mulhouse pour statuer sur le divorce de M. X… et Mme Y…. La cour a jugé que M. X… n’avait pas sa résidence habituelle en France au moment de la demande de divorce, malgré ses arguments contraires.

Ou bien encore, Cass 2ème civ, 25 mai 2016, n°15-21.407 :

La cour a rejeté le pourvoi de M. Y… qui contestait l’exequatur en France d’une décision rendue par la County Court de Bath (Royaume-Uni). La Cour a confirmé que la décision étrangère était conforme aux exigences de l’ordre public et que les droits de défense de M. Y… avaient été respectés.

Qu’en est-il de la législation hongroise ?

En Hongrie, le divorce est principalement régi par le Code civil hongrois.

Les juridictions hongroises sont compétentes si l’un des époux est hongrois ou réside en Hongrie.

La législation européenne joue également un rôle crucial dans ces procédures.

Le Règlement Bruxelles II bis s’applique, harmonisant les règles de compétence en matière de divorce au sein de l’Union européenne.

Cela permet de déterminer la juridiction appropriée dans les cas de divorce international, assurant ainsi une certaine uniformité dans le traitement des affaires.

Ainsi, même si le Code civil hongrois constitue la base des procédures, le cadre juridique européen influence significativement la compétence des tribunaux hongrois.

Qu’en est-il de la détermination de la loi applicable ? Le Règlement Rome III

Il convient avant toute de chose de viser la Convention de La Haye de 1970, cette convention facilite la reconnaissance des divorces entre États contractants, apportant une sécurité juridique essentielle.

Elle est particulièrement utile pour les divorces franco-hongrois, assurant que les décisions prises dans l’un des deux pays soient reconnues et exécutées dans l’autre.

Cela réduit les complications administratives et les incertitudes pour les couples binationaux, simplifiant ainsi les démarches post-divorce. En harmonisant les procédures et les critères de reconnaissance des divorces, cette convention contribue à une gestion plus efficace et équitable des affaires de divorce international, renforçant la coopération juridique entre la France et la Hongrie.

Mais le cadre juridique est désormais clairement posé par le Règlement Rome III

Le Règlement Rome III permet aux époux de choisir la loi applicable à leur divorce. En l’absence de choix, la loi applicable est déterminée selon des critères tels que la résidence habituelle.

Par exemple, un couple franco-hongrois résidant en France pourra voir son divorce régi par la Loi française.

Cette flexibilité aide à résoudre les conflits de lois dans les divorces internationaux, offrant aux époux un certain contrôle sur la procédure.

Ainsi, le Règlement Rome III facilite une gestion plus harmonieuse des divorces transfrontaliers, en tenant compte des préférences des parties et des circonstances de leur vie commune, renforçant la sécurité juridique et la prévisibilité des décisions.

L’introduction de la demande en divorce

En France, la demande de divorce peut être introduite devant le tribunal judiciaire, tandis qu’en Hongrie, la procédure débute généralement devant le tribunal d’arrondissement.

Le choix de la juridiction peut constituer un défi majeur, surtout si les époux ne parviennent pas à un accord.

Les différences législatives et procédurales entre les deux pays compliquent souvent la situation.

Par exemple, les critères de compétence et les exigences documentaires peuvent varier, rendant la coordination entre les juridictions française et hongroise complexe.

De plus, des questions de résidence, de nationalité et de biens partagés peuvent également influencer le choix de la juridiction compétente, nécessitant une analyse juridique approfondie et une coopération internationale pour résoudre efficacement les litiges.

La reconnaissance en France et Europe du jugement rendu en Hongrie.

https://www.laurent-latapie-avocat.fr/exequatur-en-france-dun-jugement-de-divorce-franco-americain-prononce-a-new-york/

La reconnaissance mutuelle des jugements de divorce entre la France et la Hongrie est facilitée par les règlements européens, notamment le Règlement Bruxelles II bis.

Cependant, des défis persistent, notamment en matière d’exécution des décisions financières ou de garde d’enfants.

Les différences législatives et culturelles peuvent compliquer la mise en œuvre des jugements, créant des obstacles pour les parties impliquées.

Par exemple, les décisions concernant la répartition des biens, les pensions alimentaires ou les droits de visite peuvent nécessiter des adaptations pour être conformes tantôt au droit français, tantôt au droit hongrois.

Dans tous les cas, les dispositions européennes permettent qu’une décision rendue dans un des pays, France ou Hongrie, soit exécutoire dans l’autre pays en cas de difficulté.

L’objectif est d’assurer une exécution efficace et équitable des décisions de divorce.

Certains arrêts de la Cour de cassation illustrent la compétence des juridictions françaises en matière de divorce international.

Plusieurs décisions mettent en évidence l’application du Règlement Rome III, qui clarifie les critères de choix de la loi applicable.

Ces arrêts montrent comment la Cour de cassation interprète et applique ce règlement, permettant aux époux de choisir la loi régissant leur divorce.

En l’absence de choix, les décisions détaillent les critères tels que la résidence habituelle pour déterminer la loi applicable.

Ces jurisprudences apportent une sécurité juridique et une prévisibilité dans les procédures de divorce international, aidant à harmoniser les pratiques légales entre la France et les autres États membres de l’UE, tel que la Hongrie.

Ainsi, pour notre couple franco-hongrois, le règlement Rome III permet aux époux de choisir la loi applicable à leur divorce, par exemple la loi française ou hongroise, en fonction de leurs préférences.

La Kúria, juridiction suprême de l’ordre judiciaire hongrois, équivalent de notre Cour de cassation, a rendu plusieurs décisions sur les conflits de lois en matière de divorce, immanquablement influencées par les dispositions européennes.

Ces arrêts offrent des exemples concrets de la manière dont les tribunaux hongrois traitent les cas de divorce international en appliquant notamment le Règlement Rome III, clarifiant les critères de détermination de la loi applicable.

Les tribunaux hongrois évaluent des facteurs tels que la résidence habituelle et la nationalité des époux pour résoudre ces conflits de lois.

Ces jurisprudences démontrent l’intégration des règlements européens dans le système juridique hongrois, assurant une cohérence dans le traitement des divorces internationaux et renforçant la sécurité juridique pour les couples concernés.

Le rôle du contrat de mariage pour un couple franco-hongrois

Un contrat de mariage bien rédigé peut prévenir de nombreux conflits en cas de divorce.

Il est recommandé d’inclure des clauses spécifiques sur la loi applicable et la juridiction compétente.

En précisant ces aspects dès le début, les époux peuvent éviter des litiges coûteux et complexes plus tard.

Ce contrat peut définir clairement les règles concernant la répartition des biens, la pension alimentaire et la garde des enfants, en se basant sur la législation choisie.

Ainsi, un contrat de mariage détaillé offre une sécurité juridique et une prévisibilité, facilitant la gestion des procédures de divorce international et réduisant les incertitudes pour les deux parties impliquées.

La saisine de la juridiction la plus favorable peut être un enjeu afin de déterminer quelle juridiction serait la plus avantageuse pour tel ou tel époux.

L’avocat aidant immanquablement à naviguer avec sécurité et visibilité stratégique dans les méandres de complexités des lois étrangères afin de maximiser les avantages pour son client.

En parallèle, la médiation offre une alternative efficace pour résoudre les conflits de manière amiable.

En effet, en médiation, les époux peuvent discuter et trouver des accords sur des questions sensibles comme la garde des enfants et la répartition des biens. Cela permet de préserver des relations plus harmonieuses et de parvenir à des solutions sur mesure, adaptées aux besoins spécifiques des deux parties impliquées, pour lequel l’avocat joue aussi un rôle déterminant.

Le divorce international franco-hongrois présente des défis juridiques et pratiques significatifs que mon cabinet est à même de gérer

L’intervention d’un cabinet d’avocat compétent en divorce international est indispensable pour le bon déroulement de la procédure pour les couples Franco-Hongrois souhaitant divorcer.

 

Article rédigé par Maître Laurent LATAPIE,

Avocat à Fréjus, avocat à Saint-Raphaël, Docteur en Droit,

www.laurent-latapie-avocat.fr

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